Frënn vun der Festungsgeschicht Lëtzebuerg - a.s.b.l.

Éditorial 01/2010

 

En début de cette année, la loi relative à l'achèvement du Musée de la Forteresse de Luxembourg dans le réduit du Fort Thüngen et de la mise en valeur de certaines parties de la forteresse de Luxembourg passa à la Chambre des Députés non sans provoquer certains éclats. La presse s'empara sur le champs de ce scandale, l'amplifia sans gène et ne manqua pas de le critiquer sévèrement. On parla d'un chiffre de 43 mio. d'euros (cf. Avis du Conseil d'Etat du 22.09.09) qu'aurait couté une bâtisse vide et restaurée à grands frais. A force de tout mélanger, j'ai eu la nette impression que même les « experts » de la presse avaient quelque peu « oublié » une réalité moins spectaculaire et catastrophique.

Sans vouloir me faire le défenseur de ce projet, il me tient cependant à coeur de remettre certaines choses à leur place et qui n'ont jamais été commentées ni retenues dans les nombreux articles de presse.

Avant toute chose, il faut rappeler qu'il s'agit ici en fait de deux projets séparés, qui ont eu le malheur d'appartenir au mêmes projets de loi pour avoir été réalisés en même temps par le Service des Sites et Monuments Nationaux, à savoir la construction d'un musée de la forteresse et de la mise en place du Circuit Vauban. Du rapport spécial de la Cour des Comptes du 16 octobre 2007, il ressort clairement que sur la base des deux lois de 1997 et 2003, autorisant ensemble la dépense d'une enveloppe financière totale de 30,53 mio. d'euros, 14,64 mio. ont été dépensés pour la restauration et la mise en valeur du réduit Thüngen contre 8,1 mio dépensés pour les travaux du circuit Vauban et cela avant la date précise du 19 juin 2007. S'y ajoutent 3,15 mio pour les frais d'études sur les deux projets, ce qui nous donne un total de 25,9 mio. Notons que 4,64 mio autorisés n'avaient pas encore été utilisés à cette date. Comme tous les payements ont été suspendus dès juillet 2007, un montant s'élevant à 1,6 mio engagé n'avait pas non plus été payé à ce moment précis.

Si on examine à présent la nouvelle loi votée il y a peu de temps, on découvre que les sommes engagées ont été reprises dans cette loi en vue d'être payées. Le chiffre réel des dépenses relatif aux deux projets n'a donc pas dépassé les 25,9 mio d'euro avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. En ce qui concerne les engagements qui ont augmenté en cours de route pour s'élever à 2,52 Mio d'euros (contre 1,6 mio en 2007), ils sont repris dans la nouvelle loi à raison de 0,82 mio pour le musée de la forteresse et de 1,70 mio pour le circuit Vauban. Pour achever le bâtiment du musée, 0,82 mio d'euros seront encore nécessaires contre 0,58 mio pour le circuit Vauban. Ainsi le musée de la forteresse aura coûté 15,46 mio contre 8,68 mio pour le circuit Vauban.

Uniquement pour le musée de la forteresse, il lui faut ajouter encore 4,76 mio d'euro pour la muséographie et scénographie ce qui fixe le montant total pour le musée à 20,22 mio. Retenons encore que la valeur du contrat du premier scénographe Philippe Simon se chiffrait à 0,8 mio pour une programmation rejetée par les responsables, mais payée par le contribuable.

Avec le montant de la nouvelle loi de 8,7 mio d'euro, nous arrivons à un total de 34 pour les deux projets, dont 60% du chiffre pour le musée de la forteresse et 40% pour le circuit Vauban. A chacun de juger soi même.

Avec le règlement grand-ducal du 26 août 2009 portant création d'un Centre de documentation sur la forteresse de Luxembourg, le Musée national d'histoire et d'art a reçu une nouvelle section dont la mission consiste à gérer le musée de la forteresse au 3-Eechelen et à mettre en valeur les documents et les objets qui lui sont confiés. Inutile de dire que notre association s'intéressera de près à ce qui se fera dans les années à venir au site « 3-Eechelen ».

Robert Wagner, président des FFGL

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